Le peigne afro était sculpté dans du bois dur ébène, teck ou dans de l’ivoire. Le peigne afro était généralement une œuvre d’art… Mais avec la modernisation les matières de création du peigne afro ont pris une autre tournure. Le peigne afro est le support de décorations, de sculptures et autres expressions artistiques.
L’arrondissement de ses extrémités était destiné à prévenir l’endommagement du cuir chevelu, mais ses extrémités mêmes étaient assez solides pour démêler la masse touffue, sans se casser et sans abîmer le cuir cheveu et toute la masse des cheveux.
La poignée du peigne était réalisée de manière à épouser la forme de la main. Un trou était percé en son milieu, qui permettait de l’accrocher facilement.
Chaque exemplaire était porteur d’un message spirituel notamment sur l’environnement dans lequel il avait été réalisé. Les messages récurrents avaient pour thèmes la fertilité et l’amour. Certains marquages symbolisaient la famille, le nombre d’enfants, l’appartenance à une ethnie…
Pour aller encore plus loin, le type de peigne offert à une femme pouvait aussi indiquer la volonté d’union par le mariage ou permettait de déclarer son amour à l’être aimé.
On observe que le peigne a une réelle fonction culturelle dans les mœurs des sociétés du continent africain, avant même de remplir des besoins esthétiques.
C’est un véritable objet d’art inscrit dans la vie quotidienne des Africains, ce peigne représente des enjeux artistiques et sociaux dans les différentes sociétés africaines.
Le type d’ornements détermine la provenance géographique et renseigne sur l’époque du peigne.
Le peigne était donc un symbole fort.
C’est la perte de cet instrument, d’autant plus précieux qu’il est indispensable au soin du cheveu crépu, qui va désolidariser les Noirs de la nature de leur propre cheveu, qu’ils ne sauront plus considérer que comme “difficile à coiffer”.
La disparition du peigne afro
” L’Africain fut arraché à son peigne lorsqu’il fut arraché à sa terre natale et ainsi dépossédé d’un symbole culturel irremplaçable, héritage et accessoire de sa culture de la beauté.“
L’importance psychologique de la perte du peigne ne doit pas être minimisée, car avec elle, c’est tout à la fois la liberté, la dignité et le sentiment de sa propre valeur qui étaient simultanément perdus pour l’Africain. Sans le peigne, en effet, le cheveu crépu n’était rien. L’anéantissement de ce dernier signifia l’anéantissement de l’individu.
La disparition du peigne Afro dans les communautés noires réduites en esclavage Outre-Atlantique entraîne une négligence des chevelures. Esclaves, comparés à des animaux voire des objets, l’homme et la femme noirs ne disposent plus des outils nécessaires pour entretenir leurs propres cheveux.
La modernisation
Un problème qui persistera jusqu’à l’avènement des premières crèmes défrisantes, autres peignes chauffants et perruques.
Lissé et débarrassé de ses nombreuses boucles qui le rendaient crépu, le cheveu Afro semble avoir trouvé une alternative à la disparition de l’élément culturel et esthétique fondamental qu’est le peigne Afro…
Triste réalité de laisser les nouvelles générations africaines de passé à côté des histoires de leur ancêtre.



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