La Chine aurait vendu depuis début mars près de quatre milliards de masques à des pays étrangers luttant contre la pandémie liée au nouveau coronavirus. Cette nouvelle fut annoncée dimanche dernier par les autorités, soucieuses parallèlement de dissiper des craintes à propos de la qualité du matériel médical exporté.
Le covid-19 a pour origine la chine, mais le pays se faire aussi gagner de l’argent sur cette épidémie en produisant des milliards de masque en vente dans le monde entier.
Malgré le recul du nombre de cas sur son territoire, Pékin a encouragé les usines dans la croissance de leur production d’équipements médicaux au moment où d’autres pays affrontent une pénurie. La pandémie de Covid-19 a tué plus de 65 000 personnes dans le monde jusqu’à présent.
Depuis le mois de mars, la Chine a exporté vers plus d’une cinquantaine de pays 3,86 milliards de masques, 37,5 millions de vêtements de protection, 16 000 respirateurs et 2,84 millions de kits de détection du Covid-19, a déclaré Jin Hai, une responsable des services douaniers.
Au total, ces exportations sont évaluées à 10,2 milliards de yuans (2,04 milliards $).
L’étude de l’OMC fait encore ressortir que la reprise du commerce ne se passe pas de la même façon dans toutes les régions du monde. La chute des exportations sera moindre en Asie, à -4,5 % en 2020. En Amérique du Nord et en Europe, elle sera respectivement de -14,7 % et de -11,7 %. Pareille pour les importations : -2,4 % pour l’Asie, -8,7 % pour l’Amérique du Nord et -10,3 % pour l’Europe.
Certains pays se sont toutefois plaints de la qualité des équipements médicaux importés de Chine. Les équipements chinois sont considérés comme de faible qualité même si le prix est faible.
Les Pays-Bas ont ainsi annoncé le 28 mars le rappel de 600 000 masques provenant d’une cargaison de 1,3 millions venue de Chine, car ils ne correspondaient pas aux normes de qualité, ne se fermaient pas correctement sur le visage et avaient des membranes (filtres) ne fonctionnant pas correctement.
La Chine a répondu que le fabricant avait « clairement indiqué que les masques n’étaient pas chirurgicaux ».
L’Espagne a également renvoyé fin mars des milliers de tests de détection défectueux expédiés par une compagnie chinoise ne bénéficiant pas des autorisations nécessaires.
Des responsables chinois ont riposté dimanche aux informations de presse concernant la qualité des équipements médicaux chinois en assurant qu’elles « ne reflètent pas l’intégralité des faits ». Pas question que leur équipement soit jugé de mauvaise qualité, ils ont alors défendu leur production.
« Il existe en réalité plusieurs facteurs, tels que le fait que la Chine a des normes et des habitudes d’utilisation différentes des autres pays. Un usage inapproprié peut susciter des doutes sur la qualité », a observé Jiang Fan, responsable au ministère du Commerce.
Ces remarques font écho aux propos tenus la semaine passée par Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, qui à plusieurs reprises a demandé aux médias occidentaux de ne pas « politiser» la question ou « faire de battage » à son propos.
Pékin vient de renforcer les réglementations concernant les exportations d’équipements médicaux liés au coronavirus pour exiger que les produits répondent tant aux normes chinoises qu’à celles des pays destinataires.
La Chine a également augmenté ses capacités de production de tests pour le Covid-19 à plus de quatre millions par jour, a indiqué Zhang Qi, un responsable de l’Administration nationale chargée des équipements médicaux.
Une étude sur les perspectives des échanges de services sera publiée d’ici à la fin du mois d’octobre 2020. Selon un cadre de l’OMC, le secteur des voyages et du tourisme a été très affecté par le Covid-19. Et de conclure :
« Son démarrage dépendra beaucoup de la Chine, devenue grande pourvoyeuse de touristes, qui par ailleurs sont les plus grands dépensiers.»