Lorsqu’on évoque les mots comme colonisation, on a l’impression qu’il s’agit d’un acte de barbarie qui a eu lieu loin dans le passé.
Nous vivons encore aujourd’hui sous l’influence des puissances colonisatrices. C’est qu’en fait, à notre époque, on ne colonise pas par la contrainte d’une force armée, mais plutôt par la pression des leviers financiers, économiques et maintenant pharmaceutiques.
Ce sont les pays du monde entier qui sont en phase d’être colonisés par des oligarques illuminés, experts dans la génétique, l’intelligence artificielle et qui contrôlent toutes les interfaces des réseaux socio.
La biotechnologie fait plus que jamais partie de notre ère. Le futur, c’est aujourd’hui.
La pratique spirituelle seule, par la maîtrise des forces élémentaires échappe à ce conditionnement global de l’humain.
L’eau peut être touchée, mais ne peut être attrapée.
L’air peut nous toucher, mais ne peut être saisi.
Le feu ne peut ni toucher, ni être touché au risque de consumer.
Si avec notre esprit, nous arrivons à nous mouvoir et à faire pouvoir ces trois éléments, nous échappons à tout contrôle d’une volonté humaine quelconque, aussi puissante soit-elle.
Pour arriver à cette maîtrise, nous savons déjà méditer, nous nous exerçons déjà à la contemplation. Maintenons, nous devons apprendre à parler aux éléments, à parler aux esprits.
La parole a les propriétés de l’air, nous pouvons être touchées par le sens de ce qui est dit.
La parole a les attributs de l’eau, nous pouvons saisir le sens d’un propos.
La parole, comme le feu peut nous faire ressentir la chaleur d’une amitié, d’une compagnie.
Apprendre à parler signifie savoir faire ressortir grâce à la pertinence de son verbe à la fois, de la fraîcheur, de la douceur, de la chaleur, selon le contexte dans lequel nous sommes et surtout en fonction de la nature de celui à qui nous nous adressons, de l’esprit à qui nous parlons.
Par la parole, aussi, nous savons transmettre nos émotions, nous arrivons à exprimer un état émotionnel.
Dans un rituel où il est question d’ordonner des directives à des esprits, l’opérateur doit parler avec la voix qui doit être obéi. Le ton de la voix ici revêt une importance particulière.
Les esprits n’écoutent que ceux et celles qui savent se faire obéir.
Les esprits ne prêtent attention qu’à ceux et celles qui savent comment leur parler.
La parole énoncée lors d’une libation n’est pas la même qui est proférée quand nous nous adressons à des esprits.
Le ton de la voix n’est aussi pas le même.
Nous ferons des cas pratiques au cours de ce dimanche 24 octobre 2021 à notre base à la Palmeraie à Abidjan.
Un élève initié m’a posé la question de savoir quelle est la différence entre un animiste (ou féticheur, vitaliste ou tout autre mot désignant la pratique spirituelle locale africaine) et un kamite.
Demain, je répondrais à cette question très pertinente avec des mots simples.
À très bientôt.
Thoth Côte d’Ivoire
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