L’histoire de ce boxeur africain est émouvante, Amadou Mbarick Fall appelé Battling Siki est un boxeur franco-sénégalais né le 16 septembre 1897 en France coloniale à Saint-Louis et décède le 15 décembre 1925 à New York. À 25 ans, il fut le premier Africain à devenir champion du monde. Il fut le tout premier Africain champion du monde de boxe après avoir battu le français Carpentier.
Célèbre boxeur à son temps et sacré champion du monde en 1922 aux dépens de Georges Carpentier. Son succès a effectivement été très mal perçu à l’époque par une société profondément raciste.
À 25 ans, il fut le premier Africain à devenir champion du monde. Il fut le tout premier Africain champion du monde de boxe après avoir battu le français Carpentier.
Célèbre boxeur à son temps et sacré champion du monde en 1922 aux dépens de Georges Carpentier. Son succès a effectivement été très mal perçu à l’époque par une société profondément raciste.
Le parcours de cette figure emblématique de la boxe anglaise occultée abusivement des livres dans les programmes éducatifs, sert pourtant d’inspiration à bon nombre de boxeurs.
Le racisme subi par Battling Siki en France et aux Etats-Unis..
Tout au long de sa carrière, Battling siki ne devait pas seulement combattre contre des boxeurs, mais contre toute une société purement raciste. À cette période, ce n’était pas vraiment facile d’être un noir et de surplus un champion de boxe, pour se faire fallait résister aux fortes pressions et menaces de mort quotidiennes dans une Europe fortement marquée par le racisme et le ségrégationnisme racial.
En France où il vivait, certains journaux l’appelaient le « championzé » par référence au chimpanzé ou de manière beaucoup plus explicite le « gorille des rings » ou encore « l’enfant de la jungle », « l’enfant sauvage ».
Des phrases grotesque à son égard que n’échappait pas à ce boxeur noir. Le comble, c’est que même son manager s’était prêté à ce jeux stupidité et frustrant en déclarant souvent que
« Siki a du singe en lui ».
Une série de moquerie qui à pourtant ne pas ébranler sa volonté de toujours progresser.
Siki multipliait les entraînements et travaillait son endurance tous les jours. Fort, de sa puissance de frappe légendaire que tout le monde n’ignorait pas, Siki avait horreur de la défaite. C’est un peu d’ailleurs dans cette mesure que se justifient toutes ses victoires.
Le Journal, l’intransigeant titre même
« Siki donnerait la moitié de ses victoires pour devenir blanc » – les articles poster dans les journaux.
Dans la transcription de certaines interviews, on lui fait parler un français approximatif, « petit nègre » (comme on dit à cette époque) alors qu’il parle et écrit un Français parfait, tout cela pour rabaisser Siki.
Le boxeur répondait à ces attaques en disant :
« Beaucoup de journalistes ont écrit que j’avais un style issu de la jungle, que j’étais un chimpanzé à qui on avait appris à porter des gants. Ce genre de commentaires me fait mal. J’ai toujours vécu dans de grandes villes. Je n’ai jamais vu la jungle ».
Son combat contre Georges Carpentier restera dans les annales de l’histoire de la boxe, car pour lui, c’était aussi une manière de bien se retirer de ce monde.
Peu avant le combat, on ne vendait pas cher la peau de Battling Siki. Paris Match écrit :
« Le problème est de savoir si un Blanc vaut deux Noirs – comme pour les notes de musique… ».
Après ses propos de raciste de plusieurs journaux de la place, Siki va terrasser Carpentier, mais celui-ci accuse Siki de lui avoir fait un croc-en-jambe. L’arbitre consulte les autres juges et annonce que Siki est disqualifié. Georges Carpentier est déclaré vainqueur. C’est alors que se produit un événement inédit dans l’Histoire de la boxe.
Les cinquante mille spectateurs du stade Buffalo se mettent à scander : « Siki vainqueur ! Siki vainqueur ! ». Les juges se réunissent en conciliabule pendant une quinzaine de minutes, puis l’arbitre s’approche de Siki, l’amène au centre du ring et lui lève le bras en signe de victoire sous les acclamations du public ! Battling Siki devient champion de France, d’Europe et du monde en même temps.
Quelques semaines après sa victoire contre Carpentier, sans combattre, Siki est déchu de ses titres et de tout son palmarès. On lui retire sa licence sous le prétexte honteux et raciste de « mauvaise conduite, croc-en jambe, rébellion ».
Ils avaient du mal à reconnaître qu’un noir puisse battre un blanc, mais tous n’étais pas contre Siki.
« Il y a quelque chose de beaucoup plus grave que le trucage d’une épreuve sportive. Il y a là un symptôme caractéristique de la campagne organisée contre les hommes de couleur, il y a là, le symbole même du colonialisme. Carpentier, sorte de drapeau national […], ne pouvait pas sans danger être battu par un Nègre. S’il était battu, il fallait châtier le Nègre. On n’y a pas manqué. » Constatera Paul Vaillant-Couturier, dans L’Humanité.
Battling Siki a longtemps été ostracisé par la fédération française de boxe qui a essayé de trouver tous les moyens pour déchoir de ses titres parce qu’il était noir.
Constatant qu’il n’avait pas d’avenir en France, Battling Siki s’envole pour les Etats-Unis où la presse l’attaque encore plus violemment là-bas. Cependant, Battling Siki ne se démonte pas et rend coup pour coup avec des propos très piquant :
« Vous avez une statue à New York et vous l’appelez Liberté. Mais c’est un mensonge. Il n’y a pas de liberté ici – il n’y en a pas ! Aucune ! En tout cas pas pour moi, » déclare-t-il publiquement en 1923.
Provoquant les autorités, il se promène en cape noire sur Broadway, un singe sur l’épaule, comme à Paris, il se baladait, deux ans plus tôt, en tenant en laisse des lionceaux.
Le 15 décembre 1925, le corps sans vie d’un colosse noir est retrouvé au pied d’un immeuble de la 41e rue, dans le quartier de Hell’s Kitchen à New York.
Ce jeune homme a été abattu de deux balles dans le dos, tirées de près. Il n’a que 28 ans. Le colosse noir dont le corps gît au sol n’est autre que M’Barick Fall alias Battling Siki.
Le corps du fameux boxeur noir est retrouvé sans aucune vie.
Dans les années vingt et trente, Hô Chi Minh, Paul Vaillant Couturier, Hemingway et Henry Miller ont écrit sur lui, exaltant ses prouesses. Fernandez Mell, lieutenant de Che Guevara, lui a rendu hommage en prenant « Battling Siki » pour nom de guerre, dans la clandestinité.
Les grandes âmes laissent leur trace après leur mort. Son passage sur cette terre est un message mal perçu par cette société inconsciente qui se retrouve dans la division.